Résidence en cours de Fabrice Gallis - fr
Présentation de la recherche en PDF
CV++, un Curriculum Vitæ à imprimer et trier
LOG - ici sont consignées les premières étapes de cette recherche en cours
Dans le domaine informatique, le terme log désigne un type de fichier, ou une entité équivalente, dont la mission principale consiste à stocker un historique des événements. Diminutif de logging, le terme peut être traduit en français par "journal". Le log s'apparente ainsi à un journal de bord horodaté, qui ordonne les différents événements qui se sont produits sur un ordinateur, un serveur, etc. Il permet ainsi d'analyser heure par heure, voire minute par minute, l'activité interne d'un processus. source : journaldunet.fr
En mer, le livre de bord est un ensemble de registres dans lesquels le capitaine ou les officiers d'un navire, consignent chronologiquement les différents événements, manœuvres, caps, observations et paramètres concernant la navigation, la conduite des machines, la réception et l'émission de messages radios.En cas de problème, le livre de bord permet aux inspecteurs ou experts de retracer le déroulement des opérations. Juridiquement, il fait foi jusqu'à preuve du contraire. source : wikipedia
"Le journal de bord est avant tout un outil de recherche. Bien que le journal de bord soit généralement considéré comme étant personnel, Flick (1998) et Lejeune (2014) recommandent de le partager, surtout lorsque la recherche implique plusieurs personnes. Le journal de bord devient alors un moyen de témoigner l’évolution des réflexions de tous et toutes, mais également de faire profiter la recherche des possibilités de l’intersubjectivité."Source : Alice Vanlint in Guide décolonisé et pluriversel de formation à la recherche en sciences sociales et humaines
250324 -
250320 - discussion avec Gabin et échanges autour de la question de la Narration au sein de dispositif techniques. Nous causons de l'extension dans l'espace et le temps d'installations sonores, nous évoquons la pièce de MAx Neuhaus à Times Square (NY).
Pourquoi ne pas préparer des espace propices aux installations sonores comme on préparerait son jardin à la fin de l'hiver? Nous nous disons qu'il doit être possible de semer dans des espaces de vie, publics ou privés, des modules autonomes capables de capter des flux ou des données, ou alors doués de capacités d'émission sonore ou par ondes radio. Je me rappelle l'existence des réseaux à faible débit et longue portée ( comme LoRa).
LoRa fait partie des LPWAN : https://fr.wikipedia.org/wiki/Low_Power_Wide_Area_Network
une autre source plus détaillée : https://www.matooma.com/fr/s-informer/actualites-iot-m2m/reseaux-lpwa-sommes
il existait un arduino qui marchait avec Sigfox (un autre protocole LPWAN), je ne sais pas s'il existe toujours : https://www.geeek.org/mkrfox1200-arduino-sigfox-165/
Nou sdérivons alors vers un croquis de gabin qui présente une idée d'installation qui met en jeu un feedback audio tempéré par une bougie allumée et un capteur de chaleur.
Cette proposition assez simple est abordée par Gabin - si je comprends bien - comme un dispositif sensible qui impliquerait unsystème temps-réel programmé pour entretenir le feedback en fonction des aléas de la flamme.
C'est amusant mais cette proposition ravive une des idées qui peuple cette recherche autour des récits : Peut-on décrire un dispositif technique ou un système par les outils de la narration?
Le récit que m'en fait Gabin est assez descriptif, pointe les questions techniques et tente d'aller vers une résolution des problèmes. Le croquis qui accompagne la description permet de visualiser d'une manière synthétique l'enjeu audio-visuel de la proposition.
Si on revient sur Neuhaus et Time Square, on a là aussi un croquis de mise en situation et un texte qui décrit le dispositif…
"THE WORK IS LOCATED ON A PEDESTRIAN ISLAND: A TRIANGLE FORMED BY THE INTERSECTION OF BROADWAY AND SEVENTH AVENUE, BETWEEN FORTY-SIXTH AND FORTY-FIFTH STREETS IN NEW-YORK CITY'S TIMES SQUARE.
THE AURAL AND VISUAL ENVIRONMENT IS RICH AND COMPLEX. IT INCLUDES LARGE BILBOARDS, MOVING NEON SIGNS, OFFICE BUILDINGS, HOTELS, THEATERS PORNO CENTERS AND ELECTRONIC GAME EMPORIUMS. ITS POPULATION IS EQUALLY DIVERSE, INCLUDING TOURISTS, THEATERGOERS, COMMUTERS, PIMPS, SHOPPERS, HUCKSTERS, AND OFFICE WORKERS. MOST PEOPLE ARE IN MOTION, PASSING THROUGH THE SQUARE. THE ISLAND, AS IT IS THE JUNCTION OF SEVERAL OF THE SQUARE'S PATHWAYS, IS SOMETIMES CROSSED BY A THOUSAND OR MORE PEOPLE IN AN HOUR.
THE WORK IS AN INVISIBLE UNMARKED BLOCK OF SOUND ON THE NORTH END OF THE ISLAND. ITS SONORITY, A RICH HARMONIC SOUND TEXTURE RESEMBLING THE AFTER RING OF LARGE BELLS, IS AN IMPOSSIBILITY WITHIN ITS CONTEXT. MANY WHO PASS THROUGH IT, HOWEVER, CAN DISMISS IT AT AS AN UNUSUAL MACHINERY SOUND FROM BELOW GROUND.
FOR THOSE WHO FIND AND ACCEPT THE SOUND’S IMPOSSIBILITY THOUGH, THE ISLAND BECOMES A DIFFERENT PLACE, SEPARATE, BUT INCLUDING ITS SURROUNDINGS. THESE PEOPLE, HAVING NO WAY OF KNOWING THAT IT HAS BEEN DELIBERATELY MADE, USUALLY CLAIM THE WORK AS A PLACE OF THEIR OWN DISCOVERING."
En voici une traduction en français :
"L'ŒUVRE EST SITUÉE SUR UN ÎLOT PIÉTONNIER : UN TRIANGLE FORMÉ PAR L'INTERSECTION DE BROADWAY ET DE LA SEPTIÈME AVENUE, ENTRE LES QUARANTE-SIXIÈME ET QUARANTE-CINQUIÈME RUES DE TIMES SQUARE, À NEW YORK.
L'ENVIRONNEMENT SONORE ET VISUEL EST RICHE ET COMPLEXE. IL COMPREND DE GRANDS PANNEAUX D'AFFICHAGE, DES NÉONS MOBILES, DES IMMEUBLES DE BUREAUX, DES HÔTELS, DES THÉÂTRES, DES CENTRES PORNOGRAPHIQUES ET DES MAGASINS DE JEUX ÉLECTRONIQUES. SA POPULATION EST TOUT AUSSI VARIÉE : TOURISTES, SPECTATEURS DE THÉÂTRE, BANLIEUSARDS, PROXÉNÈTES, ACHETEURS, BONIMENTEURS ET EMPLOYÉS DE BUREAU. LA PLUPART DES GENS SONT EN MOUVEMENT ET TRAVERSENT LA PLACE. L'ÎLE, QUI EST LE POINT DE JONCTION DE PLUSIEURS TRAJECTOIRES, EST PARFOIS TRAVERSÉE PAR UN MILLIER DE PERSONNES OU PLUS EN UNE HEURE.
L'ŒUVRE EST UN BLOC SONORE INVISIBLE ET NON INDIQUÉ, SITUÉ À L'EXTRÉMITÉ NORD DE L'ÎLE. SA SONORITÉ, UNE TEXTURE RICHE ET HARMONIQUE RESSEMBLANT À LA SONNERIE FINALE DE GRANDES CLOCHES, CONSTITUE UNE INCOHÉRENCE DANS CE CONTEXTE. BEAUCOUP DE CEUX QUI LA TRAVERSENT PEUVENT CEPENDANT LA CONSIDÉRER COMME UN BRUIT DE MACHINE INHABITUEL PROVENANT DU SOUS-SOL.
POUR CEUX QUI DÉCOUVRENT ET ACCEPTENT L'IMPOSSIBILITÉ DU SON, L'ÎLE DEVIENT UN LIEU DIFFÉRENT, SÉPARÉ, MAIS INCLUANT SON ENVIRONNEMENT. CES PERSONNES, QUI N'ONT AUCUN MOYEN DE SAVOIR QU'ELLE A ÉTÉ DÉLIBÉRÉMENT CRÉÉE, REVENDIQUENT GÉNÉRALEMENT L'ŒUVRE COMME UN LIEU QU'ELLES ONT ELLES-MÊMES DÉCOUVERT."
Cette description intègre à la fois des éléments esthétiques - les choix de Neuhaus - mais aussi un portrait du lieu d'implantation qui semble être à l'origine de ces choix.
Neuhaus projette également sur le public les modalités de perception de l'œuvre sans qu'on puisse savoir si il s'agit d'une observation des passant·es ou de la sensation que Neuhaus souhaite générer chez ces passant·es.
Cette description contient donc bien une dimension de narration et situe la proposition la fois dans un contexte technique et au sein de la fiction artstique de Neuhaus.
Pour aller plus loin, on évoque la pièce de 1969 d'Alvin Lucier "I'm sitting in a room" dans laquelle Lucier produit un enregistrement qui décrit le dispositif mis en place tout en utilisant l'enregistrement lui-même comme matière performative d'exécution du dispositif.
"I'm sitting in a room" sur Ubuweb
« I am sitting in a room
different from the one you are in now
I am recording the sound of my speaking voice
and I’m going to play it back into the room again and again
Until the resonant frequencies of the room reinforce themselves
So that any semblance of my speech, with perhaps the exception of rhythm is destroyed.
What you will hear then are the natural resonant frequencies of the room
articulated by speech.
I regard this activity, not so much a demonstration of a physical fact,
but more as a way to smooth out any irregularities my speech might have. » Alvin Lucier.
250311 - Séminaire - Amphi de l'école.
Tentative de faire résonner un récit de naufrage avec l'espace de sa transmission. Une navigation de Cherbourg à la Gironde est transposée à l'échelle dans un déplacement à travers l'amphi. Une semaine transposée en une heure. Des hallucinations décrites ou rejouées. Des personnes du public qui jouent les phares.
Peut-on raconter une histoire, partager une anecdote sans qu'elle modifie l'espace dans lequel elle est contée? Comment faire en sorte de ne jamais rapatrier d'éléments exotiques dans un espace donné mais plutôt tenter de faire advenir une forme particulière, propre à cet espace-temps qui va puiser dans une mémoire tout en l'activant? La mémoire n'est jamais figée, elle se recompose en permanence, lors des énonciations de son contenu, un peu à la m,ière du récit d'un rêve. Est-ce nécessaire de faire la part du souvenir objectif et de la réinvention perfomative? Raconter serait alors revivre avec les moyens du bord, faire exister un espace dans un espace, un temps dans un temps.
Radiofrance - Comment votre cerveau simule le monde
Last changed 2025/03/28 15:37