locus sonus > NMSAT.frLast changed: 2012/06/06 22:08
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HISTORIQUE DE L’ART AUDIO ET DE LA MUSIQUE EN RÉSEAU (NMSAT)Panorama des pratiques et techniques liées aux transports de sons et aux actions sonores à distance, comme nouveau paradigme de l'écoutepublié par JÉRÔME JOYLocus Sonus – audio in art, Laboratoire de recherche en art audio, http://locusonus.org/ École Nationale Supérieure d’Art de Nice Villa Arson, École Supérieure d’Art d’Aix en Provence, France joy@nujus.net , joy@thing.net , support@locusonus.org
Menu : NMSAT
1. Introduction • Vue d’ensemble Ce Timeline vise à fournir une vue d’ensemble des événements et projets artistiques principaux dans les domaines de la musique et de la performance sonore en réseau depuis le début du XXème siècle. A cet effet il couvre plusieurs domaines et types d’événement : • technologies et logiciels, • littérature ancienne et philosophie, • musicologie et ethno-musicologie, • anthropologie sonore et histoire des télécommunications et de la radio, • musique contemporaine et art sonore. La forme générale du Timeline est une structure de base de données. La plupart des entrées et items, tels que les événements, les œuvres et les développements technologiques, est commentée par une description courte suivie par les références des sources de l’information citée (liens, etc.). L’idée principale est de construire des interfaces multiples pour se connecter à la base de données. Ceci offrira plusieurs possibilités de navigation et d’édition des entrées. La version actuelle du Timeline est organisée selon un ordre chronologique sous une forme textuelle linéaire. Il est divisé en deux parties, la première concerne l’histoire et la littérature anciennes jusqu’au années 60, la seconde est une liste d’œuvres et de références de 1950 jusqu’à présent. Il est complété par un troisième chapitre concernant une liste alphabétique d’articles et de publications scientifiques. Étant donnée la nature hybride de l’information sélectionnée, et malgré que cette structure linéaire reste une ressource valide et valable, nous proposons de faciliter des moyens multiples d’accès et de navigation dans la base de données, cela augmentera de manière significative son utilisation par les chercheurs, les artistes et les musiciens. L’objectif de ce projet est de révéler et de découvrir des liens et des croisements entre des disciplines le plus souvent observées séparément, telles que art et musique, les sciences et technologies, les modifications sociales et observations sociologiques, les approches philosophiques, et des états visionnaires et proleptiques présents dans ces domaines et dans la littérature d’anticipation. En retour, ceci donnera une vision plus claire de l’histoire récente de l’art sonore et en musique dans le contexte actuel des environnements technologiques en réseau. • Contexte de la recherche Ce projet de Timeline est issu de recherches et d’études antérieures qui ont commencé il y a sept ans autour de l’organologie de la musique en réseau, et qui ont fait germer plusieurs pistes de développement durant les années suivantes, en terme de projets et réalisations artistiques mais aussi concernant des approches théoriques. L’idée première a été de donner un cadre à la fois historique et prospectif pour la recherche sur l’art audio en réseau en établissant à l’époque, à partir d’une veille systématique sur Internet, une série de listes catégoriées mais non détaillées de signets et de liens vers des documents existants. Le présent document a été lancé en 2008 dans le contexte du laboratoire de recherche Locus Sonus dont une des vocations est de fournir un corpus critique voire théorique de ressources pour une utilisation documentaire par les chercheurs, les artistes et la communauté de l’enseignement artistique. Il est nourri par des études menées en accompagnement des projets de réalisation du laboratoire, développés ces dernières années, notamment à propos du “remote sound recording” (enregistrement et prise de son à distance), du live audio streaming (transports de sons en direct via Internet) et des projets sonores géo-taggés et impliqués dans la géo-localisation (les cartes sonores ou soundmaps). Dans la suite de la diffusion de cette version texte et afin de garantir que ce Timeline soit continuellement mis à jour et actualisé, nous prévoyons de rendre disponible publiquement la base de données en tant que ressource open-source et contributive, éditable par des pairs opérant dans le même objectif de recherche à destination de la communauté. • Positionnement Dans ce domaine naissant entre musique et arts visuels, la mise en espace via les réseaux pratiquée dans l’art audio est certainement exemplaire. Historiquement constitués par des croisements entre des champs de savoir et de développement, et, des œuvres et des trajectoires d’artistes, les territoires du networked sound et de la musique en réseau montrent la fabrication continue entre art et social (dans les imprégnations socio-techniques) - d’une part, par l’exploration expérimentale des techniques et des technologies de réseau; - et d’autre part, par la proposition d’expériences de perception, in-situ et in-tempo, jouant sur des actions à distance et des transports de sons. La spécificité des réseaux permet des interactions et connexions en temps réel entre les lieux et modifie nos perceptions et pratiques de l’espace et du temps. Le propos général du Timeline est d’approcher les environnements audio en réseau (espaces et temporalités inter-connectés et corrélés), comme des « éco-milieux » évolutifs, vivants et organiques facilitant des aspects collectifs de création et des modifications remarquables de la perception de nos environnements. Les notions de distance et de permanence sont proéminentes dans cette spécificité qui explore et construit un état musical et « sonifère » des réseaux électroniques (Internet). Ceci est à mettre en regard de nouvelles approches actuelles concernant les évolutions de la nature des “audiences”, des diffusions acousmatiques et des dispositifs de participation et coopération, modifiés par les développements en réseau. Nous aborderons tout d’abord, au sein de ce texte introductif, les définitions existantes cernant les dispositifs de la musique en réseau, puis nous développerons ensuite une typologie préliminaire de l’utilisation du son en réseau dans les projets artistiques (paragraphe 2). Ceci nous permettra de mieux discerner le champ de notre enquête et de préparer des grilles de lecture et de navigation au travers de la base de données Timeline. Nous pourrons ouvrir en conséquence une série de questions impliquées dans l’étude des “audiences” et dans les aspects organologiques de tels systèmes, dispositifs et projets. Dans un second temps, nous développerons les interrogations présentes dans la notion d’entrelacement du son et de la distance (paragraphe 3). La troisième partie de ce texte décrit la méthologie employée et les recommandations proposées pour l’établissement de la base de données en ligne (paragraphe 4), ainsi qu’une présentation du champ de la recherche (paragraphe 5). Ceci favorisera le fonctionnement contributif appliquée à la base de données, ainsi que l’apport de nouvelles interfaces de lecture qui y seront connectées. En dernier lieu, une présentation du cadre dans lequel ce Timeline est développé, introduit les axes de recherche propres à Locus Sonus - Field Spatialisation1 & Networked Sonic Spaces2 -, afin de bien faire comprendre le contexte de notre projet (paragraphe 6). 4. Méthodologie du Timeline Le nom abrégé du Timeline est NMSAT, Networked Music and SoundArt Timeline. L’objectif premier de ce projet est la création d’une ressource originale faisant état de l’art dans le domaine des pratiques sonores et musicales en réseau. Elle est conçue en tant que “boîte à outils” (toolbox)43 à destination des communautés artistique et scientifique. • méthologie de la veille documentaire L’établissement d’une telle ressource demande de mettre en place une « veille » documentaire et thématique, voire technologique, par la recherche et le collectage d’informations validées sur le sujet (ou à faire valider puisque le domaine est en pleine évolution et est très actif dans l’actualité). Son développement a commencé en mai 2008 sous la forme d’un texte listant un ensemble d’entrées compilées au fur et à mesure de l’enquête de recherche. Il est devenu au fil des mois un catalogue imposant dont il s’agit à présent d’ouvrir la structure. La version que vous avez sous les yeux est la version 1.0, qui évoluera vers la version 2.0, c’est-à-dire la version beta de publication en ligne après soumission à un comité de rédaction qui va être réuni tout prochainement. La compilation des articles a demandé à formater les entrées pour, d’une part, trouver des règles d’édition et, d’autre part, homogénéiser le contenu. Ainsi la structuration des items de manière chronologique a donné lieu à un protocole d’écriture : année, nom de la référence, auteur(s), lieu éventuel, description, citation des sources, liens et références bibliographiques. Chaque entrée de la base de données contient une description tirée de sources originales qui sont citées (sites internet, livres, articles, conférences, essais, etc.). Les références des auteurs des sources et du texte, utilisé comme description, sont associées à chaque entrée. Il est possible de naviguer dans le Timeline soit selon une lecture dans le fil du texte, soit en utilisant des mot-clés avec le moteur de recherche. Le Timeline (NMSAT) évoluera au fur et à mesure du développement du projet grâce à une structure dynamique de base de données qui va être mise en ligne et qui sera contributive (version 2.0). Cette ressource disponible pour les communautés artistique et scientifique offrira l’accès à cette base de données continuellement mise à jour dont l’interface de consultation sera configurable. Il pourra être tiré à tout moment de la base de données une version textuelle comprenant des segments ou l’intégralité du contenu (sous la forme d’un pdf téléchargeable). Les domaines de connaissance, les champs et les genres couverts par l’enquête offrent une variété de lectures et de navigations possibles. Ils sont délimités par la nécessité de marquer des repères importants pour cerner les contextes des projets en réseau : - œuvres de musique contemporaine et d’art audio qui impliquent des aspects télématiques et collectifs (interactivité de jeu) - dispositifs, systèmes et œuvres en art sonore, art audio et en musique dans lesquels la question des « lieux », dans toutes ses dimensions, est importante : soundwalks, soundmaps, locative sound, l’art lié à la marche et à la déambulation, art in-situ, phonographie, field recordings, œuvres impliquant des sites inter-connectés, etc. - œuvres-repères présentes dans les domaines suivants : arts numériques et arts interactifs, net-art, telepresence art, art sociologique, tactical media art, art et communication, art et transmission, etc. - œuvres-repères dans les arts sonores : radio art, poésie sonore, etc. - repères dans les domaines suivants : technologies, logiciels, développements de l’Internet, robotique, informatique musicale, télématique, etc. - repères de phénomènes sociaux liés : à la musique électronique, aux contextes numériques, aux communautés en ligne, aux contextes de broad- et de narrow-casting, au social networking / réseaux sociaux (avec ou sans Internet), etc. Structure générique d’un article et des chaînes de balises dans la version 1.0 (texte)
nota : si il y a plusieurs descriptions référencées, elles sont listées successivement, chacune étant suivi par les références des sources qui la concerne, en respectant les différents types de guillemets et les deux types de parenthèses (parenthèses normales pour les références bibliographiques et liées à la publication de l’article cité, square brackets pour les mentions (credits) des auteurs)
Variations de la structure générique selon la nature de l’entrée
Exemples (factices) : - ca 100 __ « The Pneumatics », Hero (or Heron) of Alexandria (A collection of around 80 mechanical apparatus, that work with air, steam or hydraulic pressure. « In front of the Emperor's throne was set up a tree of gilded bronze, its branches filled with birds, likewise made of bronze gilded over, and these emitted cries appropriate to their different species. » ^James, Peter and Nick Thorpe. Ancient Inventions. New York: Ballantine Books, 1994^) (Luther proteste pour réclamer la protection de ses droits, en 1525, en accusant les imprimeurs de piller et voler publiquement. « En pleine mer nous banquetant, grignotant, devisant et faisant beaux et courts discours, Pantagruel se leva et tint en pieds pour découvrir l’environ. Puis nous dit: " Compagnons, oyez vous rien ? Me semble que j’ouïs quelques gens parlant en l’air, je n’y vois toutefois personne. Ecoutez. » ^Anne Latournerie, Petite histoire des batailles du droit d’auteur, Multitudes n°5, May 2001^) ^ttp://www.history.rochester.edu/steam/hero/index.html ^ttp://www.mlahanas.de/Greeks/HeronAlexandria.htm - ca 37 __ Heliograph (A device for transmitting messages by reflecting sunlight) (first recorded use of mirrors to send messages by Roman Emperor Tiberius.) ^ttp://www.smso.net/Heliograph - ca 1570 __ Spem in alium, Thomas Tallis (“Spem in alium” is a forty-part motet by Thomas Tallis, composed circa 1570 for eight choirs of five voices each.) - ca 62 BC __ (The first best-documented postal service is that of Rome and was created during the time of Augustus Caesar (62 BC-AD 14). The service was called ‘cursus publicus’ and had light carriages (rhedae) with fast horses. ^Anne Kolb - Transport and Communication in the Roman state^) ^ttp://www.ancientworlds.net/aw/Places/Property/881679
Exemple (factice) : - 1951 __ Imaginary Landscape IV, february 25th and 26th 1961, John Cage, Stan VanDerBeek, Steve Durkee, Michael Callahan, ONCE Festival, Gallerie Parnass, Wuppertal, March 11 to 20 1963 ''(For 12 radios and 24 players. A conductor arrived and half of them picked up their radios. This piece is for twelve radios each of them played by two people. ^Guy De Bièvre^. The graphic subject matter appears in various guises: triangles, circles, circle derivations, squares, square derivations, irregular shapes, etc. ^John Tilbury, Contact n°6, 1983^ « The Box with the Sound of Its Own Making (1961), a nine-inch walnut cube containing a three-hour tape recording of its actual construction, was the first work by Morris to be fully involved with process. » (in Modern Music vol.6, n°2, 1929, pp. 28-29)) ^ttp://www.medienkunstnetz.de/works/imaginary-landscape-4/ ^ttp://www.newworldrecords.org/linernotes/80567.pdf
Exemple (factice) : - 1960 __ The Fourth of July, Robert Ashley (The Fourth of July is a single-channel electronic work first presented in Cohen’s Space Theatre. ^Leta E. Miller^) ^ttp://www.newworldrecords.org/linernotes/80567.pdf
Exemple (factice) : - 1954 __ (Early computer music performance at MoMA)
Exemples (factices) : - 1957 __ Friedrich Jürgenson (In 1957 in Sweden Friedrich Jürgenson bought a tape-recorder to record his own singing.) ^ttp://www.fargfabriken.se/fjf/life.html - 1960 __ GRAV - Groupe de Recherche d’Art Visuel (Group for Visual Art Research) (In Paris, Argentine artists Julio Le Parc and Horacio García Rossi, together with Francisco Sobrino, François Molleret, Joël Stein and Yvaral founded the GRAV (Group for Visual Art Research) in 1960. ^in Theories and Documents of Contemporary Art by Kristine Stiles, Peter Howard Selz^) (Les membres du Groupe de Recherche d'Art Visuel se passionnent pour l'art construit et le cinétisme, et cherchent à donner à l'art une fonction sociale..De son côté, le spectateur deviendrait doublement actif : non seulement il serait mis en contact direct avec l'oeuvre mais il participerait de l'activité des autres spectateurs. ^Franck Popper^) ^ttp://www.artmag.com/galeries/c_frs/mordoch/grav/grav.html - 1964 __ Radio Caroline, Oakland (NZ) (Radio Caroline is a European radio station that started transmissions on Easter Saturday 1964 from a ship anchored in international waters off the coast of Felixstowe, Suffolk, England.) ^ttp://en.wikipedia.org/wiki/Radio_caroline ^ttp://www.radiocaroline.co.uk ^ttp://www.radio-caroline.eu/ - 1960 __ Xanadu, Ted Nelson (During his first year as a graduate student at Harvard, Nelson began implementing the system which contained the basic outline of what would become Project Xanadu.) ^ttp://xanarama.net ^ttp://xanadu.com ^ttp://xanadu.com.au ^ttp://www.udanax.com ^ttp://xanadu.meetup.com
Exemple (factice) : - 1958 __ « Musik im Raum » (Music in Space), Karlheinz Stockhausen (in die Reihe, n° 5, 1959) (In lectures such as “Music in Space” from 1958 (Stockhausen Texte 1:152–75) in Darmstadt, he called for new kinds of concert halls to be built, "suited to the requirements of spatial music". ^Golo Föllmer^) (« Dans Gesang der Jünglinge, j’ai été le premier à réaliser l’insertion à l’intérieur même de la composition de la direction sonore et de la mobilité spatiale des sons, à constituer donc une nouvelle dimension de l’expérience musicale. (...) » - Contrechamps, n°9, L'Age d'Homme, Paris, 1988, pp. 78-100)
Exemple (factice) : - 1963 __ ASCII (A joint industry-government committee develops ASCII (American Standard Code for Information Interchange), the first universal standard for computers. It permits machines from different manufacturers to exchange data. 128 unique 7-bit strings stand for either a letter of the English alphabet, one of the Arabic numerals, one of an assortment of punctuation marks and symbols, or a special function, such as the carriage return.) • aspects méthodologiques La construction du Timeline a démarré sous la forme d’un texte linéaire, en quelque sorte un catalogue historique compilant une liste d’items classés chronologiquement par périodes et indexés par incrémentations d’années et de dates. Il couvre un spectre historique large allant de l’histoire ancienne jusqu’à nos jours. Envisagé comme une première étape avant le développement de la base de données en ligne, il offre une perspective instantanée de l’occurrence et du déroulement des événements et des objets repérés et dans quel ordre ils sont historiquement apparus. La méthodologie de recherche et de veille documentaire a d’abord été basée sur l’utilisation de mot-clés dans les moteurs de recherche (tels Google, Google Scholar, In-Extenso, Citeseer, Scirus, Scitopia, FindArticles, Cybertheses, MIT OpenCourseWare, INIST-CNRS, ...) et sur des sélections de références et de citations tirés de documents trouvés sur Internet (sites web, forums, listes de diffusion, webrings, etc.) après avoir évalué la teneur scientifique des informations recueillies. Ces analyses ont nécessité de faire croiser les différentes sources et occurrences d’une même information afin de valider l’entrée la concernant. Certains sites Internet repérés comme étant des lieux-ressources sont continuellement observés (comme par exemple le blog turbulence.org) et sont utilisés comme références pour des départs de recherche et des chaînes d’enquête et comme réservoirs et repositoires d’informations, notamment concernant celles liées à l’actualité et à l’histoire très récente. La seconde modalité de veille documentaire est la consultation et le repérage de reférences dans des publications (livres, articles, revues, programmes d’événements, actes de colloques, journaux, etc.) afin de sélectionner les informations les plus pertinentes et d’en tirer des extraits pouvant constituer une entrée dans le Timeline. Les bibliographies, notes de bas de page et les références de citations, listés dans les articles scientifiques et dans les livres sont essentiels et très précieux pour construire à la fois des références d’entrées mais aussi des arborescences et navigations sémantiques entre les informations et les entrées enregistrées. La discrétisation et la validation de chaque entrée dans le Timeline, constituée d’une description qui doit être suffisamment descriptive et pertinente et qui accompagne l’intitulé de l’item complété par les références des sources webographiques et bibliographiques, sont essentielles pour garantir le Timeline comme une réelle ressource pour des études et recherches subséquentes qui seront menées par des chercheurs, des artistes et des journalistes. Même si la publication du Timeline sous la forme d’un livre peut être envisagée, comme outil de documentation plus facilement consultable et annotable qu’un site Internet, nous devons de toute manière imaginer et réaliser la mise en place d’une base de données évolutive ouverte à la contribution de rédacteurs/utilisateurs. Pour ce faire, le transfert du support texte vers un environnement PHP/mySQL de type blog44 est nécessaire. • aspects éditoriaux En premier lieu, la question éditoriale doit être posée dans le cadre d’un environnement contributif afin de préserver et de garantir la qualité de la base de données. Il s’agit de trouver un fonctionnement basé sur la modération et de l’évaluation communes de chaque entrée du Timeline. Second point, les modalités d’écriture et d’édition dans la base de données doivent également couvrir plusieurs modes opératoires : articles (entrées), compléments (commentaires liés à une entrée), corrections et annotations (inscriptions directes dans le contenu de l’entrée, par analogie similaires aux notes de bas de page dans un texte). La variété des inputs d’écriture peuvent permettre d’établir des graduations de validation selon la provenance et les privilèges d’écriture dans la base de données. Cette variété peut aussi être un atout pour construire des navigations et des arborescences parallèles aux contenus propres des entrées. La proposition de contruire étape par étape l’environnement final du Timeline va permettre la mise en place d’un comité éditorial à partir de la version 2.0 beta (correspondant à la mise en ligne de la base de données et de l’ouverture du blog). Son rôle sera : - de corriger, d’amender et de compléter les entrées existantes; - de créer les entrées manquantes dans cette version de départ; - d’amender la structure, l’ergonomie et le design du blog; - de valider les options rattachées à l’édition, la consultation et à la navigation
- de construire la structure de modération. L’étape suivante sera l’ouverture à contributions spontanées par les lecteurs et d’autres chercheurs. • de la version 1.0 à la version 2.0 Structure envisagée d’un article dans la version 2.0 (base de données PHP/mySQL) (balises et indexation)
La forme de la base de données et la nature des interfaces seront essentielles pour : - d’une part, intégrer l’accès à des navigations impliquant différentes représentations du temps, autres que la flêche linéaire d’une forme textuelle ou que la segmentation du contenu par résultats du moteur de recherche allant du simple mot-clef à des accès par catégorie (par exemple : par année); - et d’autre part, déployer plusieurs types de consultation : les bloc-articles (entrées), les catégories et séries de tags, les liens internes (inter-entrées), options multiples des champs de recherche et d’indexation pour le robot interne, traductions des contenus des entrées, interfaces graphiques, annuaires de catégories (tags), classifications temporelles, géographiques et par champs, etc. La possibilité d’avoir plusieurs choix de configuration de lecture a une influence majeure sur la visualisation et la représentation générale de la base de données, mais aussi sur la conception que l’on se fait de l’Histoire. Parce que nos différentes cultures et conceptions, influant nos formes de travaux et de nos manières d’approcher et de concevoir le monde, induisent des singularités de représentation de la nature du temps, la présentation du Timeline doit en prendre compte et avoir des accès à géométrie variable. Ceci est un véritable pari et un challenge que nous souhaitons tenir. Dans le cadre d’un historique basé sur une représentation chronologique (ce qui est également le cas des structures de type blog), la conception séculaire occidentale de l’organisation des événements dans le temps crée une représentation à la fois graphique et intellectuelle basée sur l’unicité de chaque événement indépendamment les uns des autres (épiphénomène), et sur une linéarité du passé vers le présent et le futur. Les principes d’antécédence et d’antériorité, tout autant que ceux d’auctorialité et de localisations (“cela s’est passé là” et ceci donne un statut proéminent aux lieux et aux structures d’organisation, ou encore de l’happenstance, “être là au bon moment”), délient chaque item de ses propres contextes mais aussi des contextes aux alentours, géographiquement et historiquement parlant. Les effets de ces principes occultent des relations, des liens et des croisements, ou parfois en créent de manière fausse et erronée. Par exemple, l’antériorité produit un flêchage de cause à effet, voire de conséquence, entre les événements, ce qui ne correspond pas vraiment à la réalité et ce qui la plupart du temps est l’inverse de ce qui est vérifié ou constaté. La linéarité suggère que le temps est une ligne time arrow) imperturbable, sans nœuds, dérivations et innervations, et distord l’image que l’on se fait des modes de décision (individuelle et collective) et des modalités d’influence (d’une décision locale sur une autre), qui sont la plupart du temps issus d’effets d’intuition et de logique individuelle, d’impacts de rencontres, de dynamiques de coopération et co-création qui échappent à une objétisation unicitaire de l’action, etc.45 Les événements, cernés ici en tant qu’entrée dans la base de données, apparaissent chacun comme unique dans une progression historique et comme non-reproductible (à l’identique), s’ils sont décrits et listés dans une succession d’items. Cette utilisation de la succession et de la progression n’est certainement pas la meilleure manière de représenter un ensemble de références (œuvres, articles, événements) dans le temps, d’autant plus que le champ référent est celui de l’art dont on sait que le principe n’est pas fondé sur le progrès des inventions et des aventures, mais plutôt incorpore des mobilisations et des situations contextuelles : des glissements, des sauts, des réactions environnementales et incidentes, et parfois des décisions liées à des cohérences individuelles et à des sérenpidités. La conception de la représentation linéaire est basée sur la mise en avant des repères, des points de rupture et tendances, ce qui ne peut pas nous échapper puisqu’ils sont mis ainsi en valeur, mais ceci peut suggérer en contre-partie une lecture faussée des articulations historiques. Nous préférons favoriser, simultanément à la publication de cette version textuelle 1.0, le développement d’autres approches orientées, par exemple, sur des représentations de constellations de trajectoires, de circuits et de concrétions de situations46, ce qui offrira l’accès à des modes d’appréciations de situations historiques, de décisions artistiques et scientifiques, et une vision plus générale d’un ensemble de circonstances et de nuages d’événements lors de la navigation dans la base de données via des interfaces multiples. Néanmoins, ayant pris conscience de tous ces effets et du sens qu’ils induisent, la version linéaire textuelle peut rester valide en tant qu’outil de documentation et de recherche. En tout cas, nous essaierons de faire tout notre possible pour établir une ressource sérieuse pour être utilisée comme outil critique. 5. Champs de la recherche, relatifs à la version 1.0 (texte/catalogue) Cette description concerne la version 1.0, version texte du Timeline. Le texte est structuré en 3 parties : - Histoire ancienne et moderne, Littérature d’anticipation, développements techniques (∞ - 1964) - Oeuvres, technologies, Histoire contemporaine (1951 à nos jours) - Articles de référence • première partie La première partie de ce catalogue rassemble des références recueillies dans la littérature, en philosophie, dans l’histoire des télécommunications et des références musicales et artistiques. Elle offre la possibilité de construire des comparaisons et des perspectives entre les découvertes techniques et les utopies littéraires ou encore avec les utopies en musique et en art. Cette partie inclut également des références dans la littérature de science-fiction. Afin de faire croiser le domaine des techniques de communication avec celui du son, sans noyer notre historique dans ceux déjà existants et abondants (comme ceux élaborés pour l’histoire des télécommunications, du téléphone, de la radio ou pour l’histoire de la musique) et perdre ainsi le fil de notre axe de recherche, nous n’avons gardé que les références majeures dans ces domaines même si elles ne sont pas directement liées à notre objet de recherche. Ces entrées permettent de mieux comprendre le contexte dynamique du développement du son en réseau, tout en restant limitées et non exhaustives. C’est pourquoi nous pouvons tout de même nous appuyer sur des repères marquants concernant les aventures humaines et techniques notamment celles très documentées de la seconde moitié du XIXème siècle. Parce que cette première partie est construite de manière chronologique et linéaire comme nous l’avons expliqué dans le chapitre précédent, elle se conclut sur une référence particulière, datée de 1964, qui relate une citation visionnaire concernant les réseaux technologiques (même si à cette date, le développement de l’ARPANET avait commencé deux ans plus tôt). Cette référence de clôture est emblématique du basculement historique vers le développement des réseaux électroniques dont l’Internet. • seconde partie De manière similaire, la seconde partie débute avec l’année 1951 sur une référence majeure, celle d’une œuvre artistique qui est sans doute la première œuvre contemporaine qui utilise des matériaux sonores situés à distance. Cette seconde partie est constituée d’une liste chronologique d’œuvres artistiques et musicales, d’événements artistiques, et de références importantes provenant de l’observation des autres pratiques artistiques connexes (comme l’art numérique et la performance par exemple), d’études théoriques (Esthétique, philosophy, critique d’art), et des autres champs que nous avons déjà cités (histoire et développements des techniques et des technologies, sociologie, littérature, etc.). Cette observation couvre également de manière attentive les développements socio-techniques spécifiques du dernier quart du XXème siècle : réseaux électroniques, communautés d’internautes, social networking, broad- and narrow-casting, géo-localisation, etc. Cette partie sonde et référencie la plupart des mouvements artistiques tout au long du XXème siècle, en faisant ressortir les aspects théoriques et esthétiques, qui peuvent éclairer l’axe général du Timeline, notamment : - Art Conceptuel (questions sur la localisation et la durée) - Art Minimal et Antiform (questions sur les perceptions nouvelles et extra-visuelles) - Art Sociologique - Land Art et site-specific art - Performance Art et Process Art - Net Art - Art + Com - Art Contextuel et Esthétique Relationnelle - etc. Il nous est ainsi possible d’insérer des notions essentielles issues de ces observations afin de mieux questionner nos relations aux technologies et aux environnements socio-techniques, et d’approcher des problématiques telles que celles de l’hybridation, du machinisme, du dispositif, etc., présentes dans l’actualité. Notre intention est de continuer à interroger la culture du « réseau » au sein d’une controverse relative aux modifications de la représentation, débat existant depuis le début des années 60. L’ (hyper-)médiatisation (relevée par Bernard Stiegler par exemple), la multiplication des prothèses techniques, etc. sont révélatrices de glissements lents et progressifs au sein de notre vie, de notre culture et de notre société. Aujourd’hui, la remarquable fragilité de notre relation aux technologies oscille entre l’euphorie et le fatalisme, de la foi aveugle au néo-luddisme, comme une sorte de malentendu ou de méfiance négative et persistante. Nous devons continuer à construire des réseaux communs (circuits sociaux) et à encourager la fabrique sociale au travers de ceux-ci, d’une manière délibérée, vigilante et attentive, hors de toute orthodoxie liée au prosélystisme et à la frayeur, à la passivité et à l’inconstance. Ces controverses montrent la vitalité de ces débats et la nécessité d’y impliquer ces questions. Notre initiative vise à prendre prise sur ces débats et perspectives, afin qu’ils ne soient pas résolus par d’autres ou sans nous. Elle voudrait, au travers de l’élaboration de ce Timeline, déplacer les questions et les points de vue en illustrant, dans une vision plus large, les convergences, les rencontres et les croisements qui animent les pratiques artistiques, les pratiques théoriques, sociales et techniques, et les développements technologiques. • troisième partie En dernier lieu, la troisième partie de ce Timeline contient une liste d’articles de référence, d’ouvrages et d’actes de colloques, de symposiums et de conférences internationales. Cette liste est structurée comme une bibliographie, avec un classement par nom d’auteur(s), par titre, par année et par cadre de publication. Cette structure standard peut permettre son intégration dans d’autres bibliographies et peut faciliter son utilisation dans des processus d’étude et de recherche. Elle indique également le dynamisme présent dans ce champ de recherche et sa vivacité accrue depuis quelques années. L’ordre alphabétique offre un autre mode d’accès et de consultation de cette dernière partie de la base de données, différent des deux premières parties qui sont organisées, comme nous l’avons vu, de manière chronologique.
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Lab 2013/2014: Elena Biserna, Stéphane Cousot, Laurent Di Biase, Grégoire Lauvin, Fabrice Métais, Marie Müller, (Julien Clauss, Alejandro Duque), Jérôme Joy, Anne Roquigny, Peter Sinclair. 2008/2014 — Powered by LionWiki 2.2.2 — Thanks to Adam Zivner © images Locus Sonus webmaster & webdesign : Jérôme Joy contact: info (at) locusonus.org 2004-2014 Locus Sonus |
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