Schöffer

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Jérôme Joy

Note :
Notes de lecture
 

Notes de lecture


Nicolas Schöffer, La Ville Cybernétique, 1969

(réf: NS, LVC, Êd. Denoël-Gonthier, collection Médiations, 1972)

intentions générales sur "L'avenir de l'art - L'art de l'avenir"

  • suppression de l'idée de commercialisation des arts (...), et augmentation de la reconnaissance de l'art dans l'évolution sociale : réinsertion de l'art dans la vie sociale, l'oeuvre doit primer sur "l'objet" (sur le romantique), aller contre la médiocratisation, développement des systèmes informationnels, aller contre l'aristocratisation des spécialistes, aspiration à la socialisation, contre la privation esthétique permanente, contre la spéculation, offrir aux artistes la possibilité de s'intégrer dans le circuit social
  • nécessité d'un échange permanent et profond entre les trois disciplines de base : arts, sciences, techniques
  • les machines que nous fabriquons sont nos prolongements
  • l'imagination n'est pas autre chose qu'un système combinatoire spécifique orienté vers une certaine sélection des informations, vers leur traitement, en vue de l'obtention d'informations inédites, par des systèmes de combinaisons plus ou moins perfectionnés dans leur programme, dans leur choix et dans l'établissement des rapports proportionnels entre les informations à traiter et à débiter.
  • l'idée artistique se différencie de l'idée scientifique ou technique par le fait qu'elle ne nécessite pas de justification rationnelle, ni a priori ni a posteriori.
  • la nouvelle technologie touche trois domaines fondamentaux : espace, lumière, temps

espace

  • il s'agit de supprimer totalement le modelage des matériaux solides et de les utiliser exclusivement pour la captation de fractions d'espaces définies pour rythmer ces programmes.
  • spatiodynamisme : l'importance de l'espace dépasse celle de la matière palpable. La matière immatérielle fait irruption dans les techniques artistiques.

lumière

  • base de la vision
  • modulation des volumes et des surfaces
  • luminodynamisme : vitrail, projection, cinéma, télévision
  • lumière naturelle, lumière électrique

temps

  • le modelage du temps, matériau immatériel, s'appelle programmation
  • on peut valoriser le temps en le densifiant, en introduisant le maximum d'informations dans des rapports de proportions les mieux étudiés possible.
  • chronodynamisme : passer de la programmation de l'idée à la programmation de l'effet → suppression de l'objet
  • la création de programmes purs, aléatoires, insaisissables dans leur aspect, saisissables seulement dans leur développement changeant, c'est-à-dire dans leur aspect exclusivement temporel.

évolution de l'art

1/ dématérialisation

2/ socialisation

3/ importance accrue de la technologie et de l'expérimentation

  • nous pouvons dire que l'art est et doit être prospectif de manière permanente. Quand l'art cesse d'être prospectif, il devient redondant, folklorique et commercial.
  • l'artiste doit cesser de pratiquer un art de l'image pour créer un art du conditionnement. Il ne suffit plus de donner des impressions au public, il faut l'impressionner durablement. Pour atteindre ce but, les produits de la création artistique doivent entrer dans les circuits vitaux de la société. L'ensemble des réseaux informationnels, des réseaux d'échanges de toutes sortes, doit s'ouvrir aux produits esthétiques réels. Mais tout cela exige une nouvelle technologie artistique, et une transformation totale des rapports entre l'artiste producteur et le public consommateur. Dès que l'artiste utilise les réseaux informationnels de plus en plus perfectionnés que nous sommes en train d'élaborer , la matérialité et l'unicité de l'objet ne peuvent plus suffire à la distribution des produits esthétiques par ces réseaux (immatérialité).
  • créer un environnement optimal, omniprésent et quasi-permanent autour de l'homme. (bain esthétique quotidien)
  • créer de nouvelles dimensionnalités
  • nous pouvons envisager, sur le plan pratique, des ensembles de structures spatiales, lumineuses et temporelles, organisées et programmées en fonction d'informations provenant de l'activité environnante et des besoins formulés par des demandes individuelles constamment quantifiées. Ces réalisations peuvent être mobiles ou fixes. (Provoquant une esthétisation profonde des lieux, dans le sens de la stimulation ou de la décontraction (...) ces lieux seront soit prédéterminés - des amphithéâtres immatériels - soit improvisés)
  • cette conception de l'oeuvre d'art organique permettra de créer une interaction permanente entre l'environnement humain et l'art.
  • production de "non-objets" qui seront de purs programmes visuels ou audio-visuels, auto-programmés, commandés ou télécommandés ... (sensations toujours renouvelées, programmes non répétitifs) : ce sont des complexes mécaniques, électromécaniques ou électroniques, à plusieurs paramètres souples, produisant soit des effets microtemporels à grande vitesse, soit des effets macrotemporels au ralenti.

oeuvres-instruments

  • créations artistiques visuelles ou audio-visuelles, réalisées avec un certain nombre de paramètres disponibles dont la combinatoire et par conséquent le déclenchement d'effets, nécessite un exécutant.

équipes

  • L'organisation des effets esthétiques sonores, dans les ensembles audio-visuels et dans l'urbanisme, sera d'une importance primordiale. Mais le créateur d'effets sonores esthétiques sera obligé de s'intégrer dans de larges équipes de créateurs artistiques et de techniciens spécialisés, qui, ensemble, élaboreront des oeuvres audio-visuelles collectives. (...) L'art individuel deviendra un art expérimental de recherche collective, un art de laboratoire, dont la socialisation à grande échelle ne pourra se faire sans un élargissement constant des équipes qui seul pourra permettre la création d'oeuvres géniales au niveau de chaque époque.

Note :
mettre en rapport avec Debord, rapport sur la construction des situations, théorie de la dérive%%avec Rancière, partage du sensible%%etc
 


Nicolas Schöffer, La Nouvelle Charte de la Ville, 1974

(réf: NS, LNCDLV, Êd. Denoël-Gonthier, collection Médiations, 1974)

La Ville

  • Rien n'est et ne sera plus actuel dans la vie de la société que l'organisation de la ville, celle-ci étant pratiquement synonyme de l'organisation de la vie (...)
  • Nous découvrons que la trame de la vie n'est autre qu'échange. (demande actions et programmations - ces actions se déroulant dans le temps et dans l'espace, leur trame se présente en termes topologiques -)

La topologie des sons

  • Tout espace est "plein" de sonorités parfois imperceptibles mais bel et bien existantes. Le déroulement du temps est ponctué par des variations sonores d'une diversité infinie. (topologie temporelle)
  • complémentarité : agglomération - environnement
  • complémentarité : diurne - nocturne

soft-city, hard-city

  • soft-city (la ville théorique) : 1/la ville conceptuelle
  • hard-city (la ville exécutive) : 2/la ville informative, 3/la ville gouvernée
  • 1/ la ville conceptuelle : préalable et permanence sous-jacente et évidente de l'infrastructure pensée et créée du complexe urbain secrétant et pratiquant son système relationnel.
  • 2/ la ville exécutive informative : programme du complexe urbain perçu explicite et transmis grâce à son réseau de capteurs et de transmetteurs d'informations
  • 3/ la ville exécutive gouvernée : programme vécu du complexe urbain résultant du contrôle et de la régulation permanente de son fonctionnement.


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