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• 2012 - ANR
Appel Blanc
Jan 2012
Partners
- LESA Laboratoire d'Études en Sciences de l'Art Univ. de Provence Aix-Marseille 1
- École supérieure d’Art et de Design de Marseille et de la Méditerranée (ESADMM)
- Locus Sonus (ESA Aix en Provence, ENSA Bourges)
- LSIS Laboratoire des Sciences de lʹInformation et des Systèmes
Résumé de la proposition
SonArt
SonArt : pour un corpus numérisé et indexé des expérimentations et production artistiques sonores
SonArt
SonArt : for a digital corpus and index artistic experiments and sound productions
Le projet de recherche SonArt vise le développement dʹune base documentaire sur les arts
sonores à lʹaide dʹoutils numériques spécifiquement élaborés. Les arts « sonores » ne sont pas
une catégorie définie : ils impliquent sculptures ou installations sonores, poésie sonore, arts
en réseau, musiques expérimentales, création radiophonique, création vidéographique, etc.
Alors que ce domaine est aujourd’hui en pleine expansion, son inventaire et son approche
historique n’en sont qu’à leurs débuts tout autant que sa théorisation, actuellement en pleine
évolution dans les pays anglo‐saxons et germaniques. SonArt propose d’y ajouter une
importante contribution.
La base documentaire de SonArt portera sur les pratiques sonores artistiques et
expérimentales depuis le début du XXème jusquʹaux œuvres les plus actuelles.
Elle sera créée à partir de systèmes et dʹoutils spécifiques dʹindexation. Le projet est le fruit
d’une collaboration Université/Ecoles d’Art croisant les expertises et les champs de
connaissances : des sciences de l’information – laboratoires LSIS, LESA–, de l’histoire et de la
théorie artistique – LESA, ENSA Bourges – de la création artistique et sonore et de recherche
en art – École supérieure d’Art et de Design de Marseille et de la Méditerranée (ESADMM),
Locus Sonus groupe de recherche Écoles supérieures d’Art d’Aix‐en‐Provence et Ecole
nationale supérieure d’Art de Bourges. La singularité de cette collaboration a pour
conséquence l’originalité du projet. La constitution de cette base prévoit une double
indexation : elle renverra d’une part à un système encyclopédique de type Wiki, et d’autre
part à un index de type NMSAT (Networked Music & SoundArt Timeline), c’est‐à‐dire à un
système de mind‐mapping. Cette configuration permettra à la fois l’usage d’informations
répertoriées, complétées d’articles historiques, esthétiques, critiques selon des normes
scientifiques, et d’autre part ouvrira l’accès aux œuvres elles‐mêmes, avec des outils
susceptibles de créer des filiations et des arborescences. L’ensemble sera ainsi utile à la
recherche universitaire et à l’inventivité des créateurs. Il servira la pédagogie et sera
accessible à tout public.
Objectifs Spécifiques
A la croisée de nombreuses disciplines (arts, musique, histoire et sciences des arts,
musicologie, esthétique, anthropologie, sciences de l’information et de la documentation,
informatique), SonArt contribuera à une meilleure connaissance de ce champ.
Fondé sur un système cumulatif, son but demeure de produire une réflexion
pluridisciplinaire permettant – d’affiner des terminologies ; de mettre au point des méthodes
d’analyses d’œuvres inter‐catégorielles ; de permettre de nouvelles analyses historiques,
esthétiques et théoriques, de créer un système d’archives ouvertes, de références dʹœuvres et
de création sonores, de références bibliographiques et médiatiques, d’accès aux ressources
existantes sur le web. Il doit favoriser les expérimentations de jeunes chercheurs‐créateurs
dans ce domaine.
Contexte de la proposition
Le projet SonArt s’inscrit dans la recherche fondamentale. Actuellement les arts sonores –
c’est‐à‐dire toute la diversité des pratiques artistiques et expérimentales fondées ou
articulées sur le son ou incluant du son – reçoivent un intérêt croissant. Cet intérêt est
parallèle et conjoint à la croissance exponentielle des usages du numérique. L’ouverture aux
pratiques images‐sons et au domaine sonore en général est publique mais pour tous les
systèmes éducatifs, généraux ou spécifiquement artistiques, il n’existe pas aujourd’hui de
base de références permettant une approche simple, bien informée et historique, avec des
documents hiérarchisées, et des systèmes de connections stimulants permettant une
augmentation des connaissances en la matière ou la réalisation de pratiques inventives. Il
existe certes des bases de données et de nombreux sites, mais ils demeurent largement
dispersés, disparates, souvent peu scientifiquement organisés. D’une façon générale, le
domaine des pratiques sonores est peu renseigné, non par manque de matériau mais en
raison du manque d’historisation et de théorisation de ce domaine difficile à cerner parce
qu’issu de pratiques artistiques transversales. Une recherche visant à élaborer l’histoire et la
théorie des arts sonores se développe aujourd’hui dans les pays anglo‐saxons et
germaniques. Il devient important pour les chercheurs en art(s) ici et maintenant de
développer ce domaine, en innovant et en tirant profit des évolutions technologiques
touchant aux systèmes dʹindexation et aux modèles de lʹintelligence artificielle. L’élaboration
d’une base de références scientifiquement articulée permettra des analyses ouvrant des
perspectives historiques nouvelles, des approches esthétiques et critiques plus fines dans ces
domaines et procurera une archive ouverte où pourront puiser la médiation culturelle, les
étudiants en arts et le domaine éducatif en général. Cette base est particulièrement
importante pour les Écoles d’Art, où les jeunes créateurs sont depuis assez longtemps déjà
producteurs dans ce domaine. Une des caractéristiques des Écoles d’Art est leur capacité à
offrir un enseignement transversal qui les a amenées à être pionnières dans ce domaine. De
même, cette base peut nourrir un certain nombre de conservatoires ainsi que certains
départements de musicologie et d’études sur les arts contemporains engagés dans les
pratiques expérimentales, issues elles‐mêmes de l’histoire de la musique électro‐acoustique.
Le projet tirera parti de la richesse expérimentale développée.
Enjeux Économiques et Sociétaux
La réalisation du projet SonArt se pose essentiellement en termes d’enjeux sociétaux, dans le
domaine de l’éducation, de la création, de la recherche en sciences humaines. La recherche
dans le domaine des diverses pratiques sonores est récente, car il est resté longtemps
marginal. Il s’est considérablement étendu depuis le développement du numérique et de son
accès. La recherche est internationale, mais à très forte prédominance anglo‐saxonne, ce qui
construit ainsi une histoire de l’art partielle. Il est donc nécessaire d’élaborer une approche
complémentaire en tirant parti des méthodes et des connaissances existantes, et en les
améliorant par l’élaboration d’outils nouveaux. Cette recherche commence à peine à
s’extraire d’un champ marginal, resté à l’écart des grandes pédagogies publiques.
L’université française s’est peu attachée à ce domaine, et les avancées en la matière
proviennent essentiellement des institutions artistiques et culturelles (musées, centres d’art).
Les travaux synthétiques en la matière en sont à leurs balbutiements (la plupart ont moins de
10 ans). La France apparaît très en retard sur cette question, ce que ce projet vise à rectifier.
Le projet SonArt est la création d’une plate‐forme coopérative multi‐sources, multi‐bases
distribuée et évolutive concernant les arts sonores. Cette plate‐forme a un caractère innovant
par sa conception issue de la rencontre entre des enseignants‐chercheurs et des enseignants‐
artistes participant à des programmes de recherche en art, et plus précisément entre des
universitaires en histoire et théorie des arts et en sciences de l’information et des
personnalités, artistes et théoriciens, travaillant en Ecoles d’art dans le domaine du son. Cette
plate‐forme se caractérise par un double système, l’un de type wiki, évolutif et à but
encyclopédique, indexé sur un autre système permettant un accès aux ressources et à la
diffusion d’images, de films, et bien sûr de son.
Les œuvres attachées à ce domaine sonore résultent de rencontres, de croisements, de
franchissements entre les catégories dans lesquelles on classe habituellement les arts. Elles
correspondent à différents domaines de la création artistique et de la pensée. La plate‐forme
permet de ne pas tenter de définir une catégorie nouvelle, mais de tenir compte de
l’importante diversité des modes d’apparition et d’élaboration de ces œuvres. Ce programme
dégagera probablement des branches non encore répertoriées ou actuellement invisibles et
mettra à jour leurs généalogies. Il participe d’une certaine manière de son évolution, car le
caractère pluridisciplinaire de l’équipe offre non seulement une diversité d’approches et une
garantie de compétences, mais rend compte directement du caractère pluridisciplinaire du
champ observé.
L’objectif est d’une part quantitatif, dans la mesure où une histoire des arts sonores ne peut
se construire qu’avec une quantité importante d’œuvres scientifiquement répertoriées. Il
s’agit d’harmoniser les ressources disponibles et d’en collecter de nouvelles.
De définir des méthodes pour les enrichir et de leur associer des métadonnées afin de
faciliter leur gestion.
D’autre part, l’objectif est qualitatif et critique, puisqu’à partir de l’information, des pistes
historiques pourront être confirmées ou déduites et une théorisation produite, des
méthodologies testées ou mises au point, et d’autres développements de recherche
envisagés. L’expérimentation en Ecoles d’Art par de jeunes créateurs et la recherche de
dispositifs d’exposition et de diffusion représentent à cet égard un caractère innovant, car il
sera possible de tester in vivo les résultats de la recherche.
. L’objectif est aussi d’offrir la possibilité pour tout usager de produire ses propres
approches, son réseau et de nourrir sa propre critique. De la même façon, les créateurs
pourront s’approprier la plate‐forme, s’en servir et la nourrir.
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