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• directeurs de recherche : Jérôme Joy, Peter Sinclair
• coordination administrative : Anne Roquigny
• coordination générale : Jean-Paul Ponthot




contacts :

Jérôme Joy support@locusonus.org

Anne Roquigny admin@locusonus.org

Peter Sinclair info@locusonus.org




Jérôme Joy


Né en 1961. Vit et travaille à Saint-Nazaire (Nantes).

Compositeur, professeur à l'École Nationale Supérieure d'Art de Bourges et directeur de recherche de Locus Sonus avec Peter Sinclair. Ses œuvres croisent des domaines variés allant de la musique instrumentale et électroacoustique, à la radiophonie et la musique en réseau, jusqu'au net-art et la musique noise. Reconnu pour ses concerts et performances musicales en solo et en réseau, ses œuvres radio et pour ses projets collaboratifs de Télémusique sur Internet depuis 1995 - Collective JukeBox, Collective Radio, PacJap, picNIC, pizMO, RadioMatic, nocinema.org, Sobralasolas !, etc. (sur les serveurs artistiques The Thing et nujus.net à NYC) –, l’ensemble de sa démarche artistique repose sur une conception et une pratique de la composition en live ou en différé, basés sur l’expérience de situations d’écoute et compris comme des explorations et des immersions sonores en direct, in-tempo et in-situ, au travers de performances, supports, médias et dispositifs audio-visuels variés. Entre suspensions temporelles et physicalité sonore, entre composition et improvisation, entre sons enregistrés et électroniques, entre musique sociale, populaire et savante, et tout à la fois, ses œuvres ne jouent d'aucun système explicite et interrogent la perception de nos environnements et contextes. Il participe à de nombreux festivals et colloques internationaux depuis plus d'une trentaine d'années. Il poursuit actuellement un Ph.D. en art audio et musique expérimentale à l'Université Laval (Québec) : "Les Auditoriums Internet & l’Écoute à Distance".

Pour plus d'info : http://jeromejoy.org/

http://joy.nujus.net/files/doc/2007_sbrlsls/jerome.jpg

Ph.D. Université Laval Québec

Jérôme Joy en Ph.D. en art audio et musique expérimentale à l'Université Laval à Québec (sujet : Auditoriums Internet & l'Écoute à distance)

(Suzanne Leblanc, directrice de recherche)

Le sujet de recherche proposé est centré sur l’écoute modifiée par la distance. L’écoute à distance est l’écoute de sons

1) qui sont transportés et reproduits par un moyen technique d’un lieu à un autre, et dont les sources sont en dehors de la sphère acoustique de l’auditeur et sont non présentes,

2) ou dont les sources sont non visibles (hors de la vue), le son étant propagé acoustiquement.

La notion et la pratique de l’écoute se trouvent aujourd’hui en pleine évolution dans le contexte actuel des réseaux électroniques. Ce contexte, qui poursuit historiquement le développement des techniques de télécommunications (dont en particulier, le téléphone et la radiophonie), introduit de nouvelles dimensions dans les problématiques de l’écoute à distance et du son. Malgré que l’écoute à distance ne soit pas encore pleinement étudiée, identifiée et catégorisée, elle est néanmoins présente dans les domaines croisant les pratiques sonores et musicales et celles des réseaux électroniques (depuis la musique en réseau et la télémusique, jusqu’aux systèmes de podcasting, de streaming et de téléphonie Internet voIP - ‘Voice over IP’). Elle en est une des composantes essentielles et un des facteurs constitutifs qui permettent d’ouvrir un champ d’interrogations relatif aux modifications de cette pratique quant à ses opérations et opérabilités. L’exploration de ce champ signale la participation du paradigme de l’écoute à distance aux situations virtuelles et acousmatiques (situations dans lesquelles la source du son entendu n’est pas présente, ici et maintenant).

J’expérimente ces notions depuis plusieurs années au sein de mon travail artistique en tant que compositeur et net-artiste, en explorant et en développant plusieurs systèmes de musique en réseau et des systèmes d’écoute en ligne et collectifs. Une partie importante de mon travail se fonde sur l’investigation de l’Internet en tant qu’espace musical « étendu » (au-delà des murs et vers une acoustique « virtuelle » ou encore vers l’hybridation d’acoustiques distantes et locales), et la construction d’interfaces d’écoutes collectives et interactives. Mon objectif vise une approche d’un paradigme récent de l’écoute : l’écoute à distance (‘distance listening’), à partir d’analyses et d’une veille continue concernant les références historiques et les pratiques contemporaines liée à cette catégorie de l’écoute (tout en sondant les champs artistiques et musicaux ainsi que ceux périphériques qui s’y accrochent ou s’y prolongent).

Les réseaux électroniques (Internet) sont un des seuls environnements qui permettent à la fois l’interaction sonore en temps réel et la connexion en direct entre des lieux et des acoustiques, tout en influençant immanquablement notre perception du temps et de l’espace. Ainsi l’Internet est devenu un support des « auditoriums » parmi tous les autres lieux sociaux de l’écoute. Le développement des environnements utilisant les techniques de streaming et les flux audio a permis de distinguer des modes d’émission « sans adresse » (qui n’ont pas a priori de récepteurs ou qui se basent sur d’hypothétiques auditeurs, sans être prescrits dans un programme annoncé et planifié) et qui proposent d’engager l’écoute dans un processus actif de décision et de modulation : les auditeurs se syntonisent entre eux ou sur le système d’émission pouvant générer des résultats différents pour chacun. Nous pouvons questionner aujourd’hui la nature et les spécificités des « auditoriums Internet » dans les pratiques d’écoute impliquant la combinaison et l’intrication d’espaces et de flux sonores locaux et distants. Étudier cette question est une tâche complexe si nous considérons que les contextes technologiques et la nature des « audiences » évoluent continuellement. Il est certain que la compréhension de l’histoire de l’évolution des pratiques d’écoute est essentielle pour l’exploration de l’écoute à distance dans le contexte des réseaux électroniques actuels (en sondant les domaines de la musique et du son en réseau).

Comment les pratiques de l’écoute à distance sont-elles « instrumentées », c’est-à-dire quelles sont les modalités et les effets engagés dans et provoqués par les différents types d’écoute sur Internet, et jusqu’à quel point peuvent-elles être identifiées en tant qu’entités spécifiques ? En quoi signalent-elles des processus prononcés de participation, d’échanges et de partages entre auditeurs, dépassant les régimes habituels de nos attentions (lecture, cinéma, etc.), afin d’engager une situation expérientielle liée au collectif et à l’individuel (écouter ensemble, à l’instar de « faire de la musique ensemble ») ?


Expérience d'enseignement

- Depuis sept. 2010, professeur pratiques sonores, espaces sonores et espaces musicaux, École Nationale Supérieure d'Art de Bourges (F)

- 1992-2010, professeur pratiques sonores, École Nationale Supérieure d'Art de Nice Villa Arson (F)

- 2003-2004, Chargé de mission sur l’enseignement des arts sonores à l’École Supérieure d’Arts Plastiques de la ville de Monaco (MC)

- 2002-2003, Chargé de cours licence arts plastiques à l’Université de Montpellier III et l’Université de Nîmes (F)

- 2001-2005, Visiting artist School of The Art Institute of Chicago (US)


Bibliographie (sélection)

• Joy J. (1997). Conversation Malcolm Goldstein / Jérôme Joy. Publication pour Revue&Corrigée, trimestriel, n°35, (pp. 10-16), édité par Nota Bene, mars 1997.

• Joy J. (1998). Hypermusique, Programmation, Composition. In Actes du Colloque Imagina "Les sens du numérique : nouvelles perceptions", (pp. 30-44), INA / Ministère de la Culture et de la Communication, Monaco, mars 1998.

• Joy J. (1999). Net audio projects. In proceedings International Conference - ção : Thinking the Next Millenium, http://www.itaucultural.org.br/invencao/invencao.htm, Roundtable Sonic Interactions, avec Andrea Polli, Stefaan van Ryssen, Andrea McCartney, ISEA, Arts Leonardo ISAST, CAiiA-STAR, Itaù Cultural Institute, São Paulo (Br), avril 1999.

• Joy J. (2000). Forum Hub / Collective JukeBox. In ".Net arts/réseaux", sous la direction de Jean-Philippe Halgand, AEC, cd-rom, Bordeaux, 2000.

• Joy J. (2001). Les Dispositifs Coopératifs – Prospective 21ème siècle. In Revue électronique Archée, rubrique cyberthéorie, http://archee.qc.ca/ , Montréal, avril 2001. Et aussi in « Electroshop », (pp. 54-59). Catalogue Hôtel des Beaux-Arts, manifestation artistique pluridisciplinaire, Délégation aux Arts Plastiques, Ministère de la Culture et de la Communication, Nancy, avril 2001.

• Joy. J. (2002). Construction de Situations Collectives d'Invention – Homestudios et Dispositifs Audio. (sous le pseudonyme LABO). In revue Volume ! Autour des Musiques Actuelles, Volume 1, Numéro 2, année 2002, (pp. 19-42), Clermont-Ferrand : Éditions Mélanie Seteun, février 2003 ; Et aussi : In Revue électronique Archée Montréal, rubrique cyberthéorie, http://archee.qc.ca/ , Montréal, avril 2003.

• Joy J., Pouts-Lajus S., Sevin J-C., Tiévant S. (2002). Composer sur son ordinateur. Les pratiques musicales en amateur liées à l'informatique. Rapport Département des Études, de la Prospective et des Statistiques DEPS, Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles vivants DMDTS. (70 p). Ministère de la Culture et de la Communication, 2000-2002.

• Joy J. (2003). Les Dispositifs Coopératifs – Collective JukeBox, Lascaux2.org. Conférence au Collège International de Philosophie, 2000. In L'Art Contemporain et son Exposition, sous la direction de Catherine Perret, Vol. 1, (pp. 89-103), Paris : Éditions l’Harmattan, 2003.

• Joy J. (2004). Dispositifs artistiques coopératifs (Collective JukeBox, picNIC, PacJap, ForumHub, etc.) ― Vernetzte AudioSysteme. In ‘NetzMusik/NetMusic’. Edited by Golo Föllmer, (pp. 29-30), Wergo Ed., Neuen Zeitschrift für Musik, Berlin, revue & cd-rom, septembre / octobre 2004.

• Joy J. (2004). De la Monstration aux Téléchargements : Pollénisations et Émancipation ― Approches des dispositifs collectifs en réseau. In revue Culture & Recherche, n° 102, (pp. 18-20), publié par Mission de la Recherche et de la Technologie, Ministère de la Culture et de la Communication, juillet-août-septembre 2004.

• Joy J. (2004). Sound Art Exhibitions Timeline - 1964-2004. (Online article) http://jeromejoy.org/

• Joy J., Argüello S. (2005). LOGS, micro-fondements pour une émancipation sociale et artistique. sous la direction de Jérôme Joy et Silvia Argüello. Programme de recherche AGGLO, 2001-2005. (128p). Éditions è®e, Paris 2005. http://www.editions-ere.net/projet56

• Joy J., Sinclair P. (2008). Networked Sonic Spaces (Les Espaces Sonores en Réseau). In GlobalWare Corporation (Ed.) Roots/Routes, International Computer Music Conference ICMC’08 (Panel : Networking Performance) (pp. 553-555). Belfast : SARC, Sonic Art Research Center, Queens University, & International Computer Music Association ICMA (Publishers).

• Joy J., Sinclair P. (2009). Espaces Sonores en Réseau - pratiques de la recherche en art, Locus Sonus. In "Recherche & Création - Art, Technologie, Pédagogie, Innovation", sous la direction de Samuel Bianchini, (pp. 122-139). Paris: Éditions Burozoïque / Les Éditions du Parc, École Nationale Supérieure d’Art de Nancy, 2009.

• Joy J., Sinclair P. (2009). Networked Music & Soundart Timeline (NMSAT): A Panoramic View of Practices and Techniques Related to Sound Transmission and Distance Listening. In Contemporary Music Review, "Network Performance", Vol. 28, Nos 4/5, (pp. 351-361), Taylor & Francis Group, Oxford: Routledge (UK), 2009.

• Joy J. (2009). Networked Music & Soundart Timeline (NMSAT) Excerpts of Part One: Ancient and Modern History, Anticipatory Literature, and Technical Developments References. In revue Contemporary Music Review, "Network Performance", Vol. 28, Nos 4/5, (pp. 449-490), Taylor & Francis Group, Oxford: Routledge (UK), 2009.

• Gauthier M. (2009). No Beginning No End. Jérôme Joy: Modes d'emploi. Commandé par la revue Intermédialités, CRI Université de Montréal (QC). (15p). (inedite)

• Joy J. (2009). La Musique en Réseau. (extrait de l'article en cours, Introduction à une Histoire de la Télémusique). Article Wikipedia, 2009.

• Joy, J. (2009). Chantal, de Luc Ferrari. In livret du cd « Luc Ferrari – Chantal ou le portrait d'une villageoise », publié par Jérôme Joy et Brunhild Ferrari-Meyer, (pp. 5-8), label Ohm Avatar, Ohm 051, Québec, 2009.

• Joy J. (2010). Une Époque Circuitée ― Réflexion sur l'organologie des arts en réseau : le passage de l'Internet à un état musical. In Revue Intermédialités - Histoire et Théorie des Arts, Lettres et des Techniques - April, 2010, No. 13 - Programmer, (pp. 57-76), CRI, Centre de Recherche sur L'Intermédialité, Université de Montréal (QC), 2010.

• Joy J. (2010). La Musique Étendue - « En Plein Air » (Extended Music - Out in the Open). French, English and Chinese versions. In Around, catalog of the sound festival, (pp. 104-149), Transl. by Celine Cruickshanks. Edited by Yang Yeung, Soundpocket, Hong Kong (HK), 2010.

• Joy J. (2011). What NMSAT says about Sonification. In AI & Society : Knowledge, Culture and Communication, Proceedings of Locus Sonus Symposium : Sonification, Guest editor Locus Sonus, Volume 27:2, 2011. London : Springer (Pub.). (en cours de publication)

• Joy J. (2012). L'Ultime – David Ryan & Jérôme Joy. (en cours de publication)

• Joy J. (2012). Auditoriums & Audiences – The Out in the Open « Shakkei » Listening Experience. In On Listening, sous la direction d'Angus Carlyle, CRiSAP University of the Arts London. (en cours de publication)


Discographie, biographie complète et liste des œuvres

http://jeromejoy.org/


Webographie

http://jeromejoy.org/

http://nocinema.org/

http://locusonus.org/

http://nujus.net/



Peter Sinclair


Peter Sinclair est un artiste principalement connu pour ses installations sonores et ses réalisations utilisant l'audio comme principal médium. Engagé dans des pratiques artistiques liées aux technologies il manipule ces médiums avec un regard critique, parfois ironique, mettant en oeuvre des rencontres entre hommes et machines pour créer des situations inédites. Son travail évolue de la mécanique burlesque, en passant par le détournement d'ordinateurs, jusqu'à la performance - son oeuvre parodie le langage des media modernes via des collaborations en réseau. Il enseigne à l'École Supérieure d'Art d'Aix-en-Provence où il est responsable du département son depuis 1996, http://www.ecole-art-aix.fr/. Il est aussi membre du Conseil Scientifique du Bureau de la Recherche et de l'Innovation de la Délégation aux Arts Plastiques du Ministère de la Culture et co-dirige avec Jérôme Joy le laboratoire de recherche et cursus 3ème cycle Locus Sonus audio in art.


http://www.brettbalogh.com/bblog/wp-content/uploads/2006/09/peter_ball.jpg

Ph.D. CRiSAP LCC University of the Arts London

Peter Sinclair est inscrit en Ph.D au CRiSAP à l'University of the Arts London (sujet: Using real time data flux in art – the mediation of a situation as it unfolds).

(Angus Carlyle, directeur de recherche)

Using real time data flux in art – the mediation of a situation as it unfolds / RoadMusic – an experimental case study.

The use of real-time data in art raises a specific problem: How can the work be dependent on external flux and simultaneously have form that we can consider as artistic. The practice driving this research is called RoadMusic. The project uses a small computer based system installed in a car, which composes music from the flux of information it captures about the journey as it unfolds. Time, immediacy and the everyday are recurring questions in art and music and I review historical practices that address these questions. However, the art of sonifying data extracted from the environment is arguably only as recent as the computer programs it depends on. I review different practices that contribute towards a corpus of sonification-art, paying special attention to those practices where this process takes place in real-time. I discuss where RoadMusic fits in this spectrum. To deepen my interrogation of the specificity of an art of real-time I consider philosophical theories of the fundamental nature of time and immediacy and the ways in which the human mind ‘makes sense’ of this flux. After extending this scrutiny via theories of system and environment, I proceed to extract concepts and principals leading to a possible art of real-time flux.

I describe the evolution of the RoadMusic project and add user testimonials, audio and visual documentation. I discuss the particularities of this artwork and the subsequent questions it poses in terms of public presentation, of the actual existence of the work and the way in which I respond to these issues.


STATEMENT

Chez Peter Sinclair, le son n'est pas un moyen, ni même une matière, mais une énergie, une durée, un mouvement, un champ inépuisable de variations, une potentialité jamais entièrement assujettie de langage. Il s'agit de s'en saisir, d'en jouer, d'y naviguer. Cela passe par l'invention d'instruments, l'élaboration de dispositifs, la construction de machines, l'intervention active et performative.

Aussi élaborées, ou au contraire aussi bricolées qu'elles puissent paraître, ses pièces s'inscrivent toujours dans le processus d'une recherche, le mouvement d'une démarche dont elles sont les étapes et les témoins. Elles en manifestent l'activité comme la partie émergente d'une réalité bien plus profonde et largement irréductible. C'est ce qui explique que les différentes pièces puissent être reprises, modifiées, développées. Qu'elles donnent souvent lieu à des versions successives ou à des suites progressives. Qu'elles engagent des questions ou des enjeux transversaux (interfaces et interactivité, générativité, flux), dont elles sont les "porteuses", ou les véhicules, et qui s'y trouvent, sous des formes parfois très différentes, mis en jeu, explorés, testés.

Cette notion de test, ou de mise à l'épreuve, est essentielle. Elle constitue l'une des constantes d'un travail dont les manifestations varient en fonction des situations, des collaborations, des moments particuliers du processus de développement de la recherche. Elle détermine le recours à la performance et plus généralement la dimension performative de beaucoup de ces propositions. Elle contribue au caractère en quelque sorte "expérimental" d'une démarche d'exploration. Elle donne aux différentes pièces leur statut véritable, qui est moins celui d'oeuvres achevées et détachées comme des "objets", que de "moments", qui répondent à des hypothèses provisoires et font retour sur la progression du travail.

Mais à chaque fois, il est bien question d'une construction, de l'élaboration d'une forme. C'est ce qui se joue dans la rencontre entre une idée, une proposition, un problème posé à partir de l'élaboration d'instruments et la réalité concrète d'une mise en oeuvre. Il est alors question d'espaces, d'interfaces, de quelque chose comme une dramaturgie. Il s'agit bien de créer une situation qui prenne corps dans un espace sensible, qui investisse un volume, une manipulation, qui passe par une présence tactile. Une stratégie du regard qui se distribue souvent entre celui qui agit et celui que devient le spectateur de l'action, et qui pourront être les mêmes, échangeant leur rôle et leur place. Dans certains cas on s'approche d'une situation de spectacle, et l'idée de la scène n'est jamais très éloignée. Dans d'autres cas, on a affaire à des installations, mais qui appellent à l'intervention du spectateur, qui l'invitent à pénétrer l'espace, à y circuler, à y trouver sa place et les modalité de son appropriation.

Les pièces peuvent ainsi être regardées comme le pôle pragmatique d'une mise à l'épreuve dans les contraintes d'un contexte, au sein d'une démarche dont l'autre pôle serait celui de l'élaboration de systèmes et de dispositifs possibles. Entre ces deux pôles, un mouvement de va et vient assure la dynamique du travail. En ce sens, aucune pièce n'est véritablement une fin ou un aboutissement. Elles sont plutôt des tentatives ou des ouvertures, un appui pour aller de l'avant.

Il y a là quelque chose comme une boucle, un système de rétroaction qui s'amuse de sa capacité à produire des situations, des événements, des effets imprévus, dont le caractère burlesque, l'humour et la prise de risque sont aussi important que les enjeux artistiques. Cette logique de la "boucle" a évidemment quelque chose à voir avec l'usage des machines et des codes, considérés comme des modes de transformation de données "naturellement" disponibles. Mais elle engage aussi un postulat dans lequel on serait en droit de voir quelque chose comme un parti pris philosophique, qui est en tout cas au fondement d'une esthétique : c'est que la diversité des manifestations de la réalité (quelle soit naturelle ou artificielle, peu importe) nous propose autant de sources continues d'énergie, de matériaux, de sensations, d'informations. L'acte même par lequel la continuité sensible émise par ces sources est proposée à une saisie, une captation, une écoute, est déjà un acte artistique. L'activité, elle aussi potentiellement continue, par laquelle ce flux sensible est travaillé, transformé, investi et renvoyé à une nouvelle écoute, constitue la condition de possibilité de cet acte.

Nous sommes donc moins dans une logique de l'expression que de la construction. Cela explique que le modèle auquel l'activité de l'artiste tend ici à renvoyer est moins celui du créateur isolé, porterait-il un regard ironique ou critique sur le monde contemporain, qu'à une forme d'engagement qui se situe dans le mouvement même de ce qui se présente comme potentialités d'expérimentations et d'investigations dans les systèmes actuels de production et de circulation des sons et des signes. Il ne s'agit pas tant de commenter une situation que d'agir en situation. Il s'agit moins de proposer des métaphores de la réalité que d'y intervenir comme dans un espace de création.

C'est aussi ce qui conduit à privilégier les formes contributives ou collaboratives, par ce qu'elles interrogent de la position de l'artiste et de la nature de sa pratique comme par ce qu'elles ouvrent de potentialités dans l'invention, le partage des compétences et le jeu. La liste de ces collaborations est longue, qu'il s'agisse d'un travail avec un autre artiste (Jean Claude Gagneux, Jean-marc Ferrari, Guy André Lagesse, Marc Tompkins, G.H.Hovagimyan, Cyrille Crasmenil de Laleu), de participation à des collectifs (Pacjap), d'invention de situations collectives de création (La fée électrique, Daisy Chain), ou de l'inscription dans une forme laboratoire qui articule recherche, pédagogie et création (Locus Sonus, en collaboration avec Jérôme joy).

Et c'est dans la cohérence de cette démarche que Peter Sinclair, en collaboration avec Caroline Duchatelet, a fondé en 1999 "Cap15". Il s'agit d'un regroupement indépendant d'ateliers d'artistes et de lieux de vie, qui se fonde sur un projet à la fois éthique et économique. On n'y affirme pas une position esthétique commune, mais un mode de fonctionnement qui s'appuie sur l'autonomie des outils de travail et la possibilité d'échanger des compétences et des savoir-faire, d'ouvrir des collaborations, de faire circuler des idées et des projets.

(Jean Cristofol)


Expositions, Installations, Spectacles, Performances (sélection)

2003 ______ Paris - "Shooter". festival La Gaité lyrique; Split, Festival de Cinema et de Nouveau media, Croatie; performance, Marseille. concert avec le collectif Pacjap Festival MiMi

2002 ______ Amsterdam - "Heartbreak Hotel". exposition personnelle STEIM; Nagoya, Japon avec le collectif PacJap. performance ISEA; Split, Festival de Cinema et de Nouveau media, Croatie; installation Eyebeam, Beta Launch, NewYork, USA. exposition collective

2001 ______ Marseille. Galerie du Tableau exposition personnelle; Marseille. GMEM exposition personnelle; Marseille Chateau de Serviere, , avec le collective Daisy Chain. installation; SVA, New York, USA. Digital Salon exposition collective

2000 ______ Belfort. installation Festival Interferences; Baillargues. avec GH Hovagimiyan. exposition personnelle Aldebaran

1999 ______ MAC de Lyon Musiques en scène. avec GH Hovagimiyan. exposition collective; New York,USA. Void avec GH Hovagimiyan. performance; Belfort. avec GH Hovagimiyan. performance Festival Les Nuits Savoureuses; New York,USA. avec GH Hovagimiyan. Postmasters Gallery exposition personnelle

1998 ______ New York,USA. avec GH Hovagimiyan. performance Postmasters Gallery; avec GH Hovagimiyan. performance Festival Les Musiques, MAC Marseille; Montpellier. performance Derives Magnétiques

1997 ______ San Francisco, USA. performance Exploratorium; Festival Out of Doors, New York,USA. installation Lincoln Center; Trembley en France. avec Marc Tompkins.; spectacle Mai Danse


Webography

http://petersinclair.org/

http://nujus.net/~petesinc/

http://nujus.net/



Anne Roquigny


Anne Roquigny, curatrice nouveaux médias, s’est spécialisée ces 10 dernières années dans la production, la programmation, la coordination de projets artistique liés à Internet et aux réseaux.

Après une expérience professionnelle dans le domaine de l’enseignement et de la formation, Anne Roquigny (www.roquigny.info) s’est spécialisée, ces 10 dernières années, dans la production, la programmation, la coordination et la promotion d'événements multimédias.

De 1995 à 1998 elle assure au Web Bar cybercafé, galerie d'art, (Paris 3ème) la programmation et l'organisation des événements culturels du lieux. Elle propose pendant 3 ans, plus de 500 concerts de musiques électroniques, des performances, des spectacles vivants (théâtre, danse, performance…), des projections de films et de vidéos, des soirées pluridisciplinaires, des installations multimédia, des performances en réseau, des conférences et des débats…


http://www.sklunk.net/IMG/jpg/ar40399.jpg

Fondatrice et Présidente d'Association d'idées (Association pour la promotion d'artistes, de créateurs et de leurs œuvres) de 1994 à 1999 , Anne Roquigny réalise en mars 1999, à l’occasion de la 2eme Fête de l'Internet, un site pour la Délégation Générale à la Langue Française (Ministère de la Culture et de la Communication) présentant 50 œuvres numériques spécialement conçues pour le web.

En avril 1999 , elle rejoint le CICV Pierre Schaeffer pour assurer la coordination artistique et la programmation des festivals internationaux d'art multimedia urbain : Les Nuits Savoureuses de Belfort en 1999 , et Interférences (http://www.interferences.org/) en 2000 (350 artistes de 42 pays différents)

De décembre 2000 à octobre 2002 elle est l’adjointe de Pierre Bongiovanni, Directeur du CICV Pierre Schaeffer, un centre de création, de production et d'expérimentation à vocation internationale qui accueillit , de 1990 à 2004, plus de 150 artistes/ an en résidence. Le CICV pionniers dans le domaine du numérique en France, plaçait les questions de l'image, du son, des médias et des réseaux au cœur de son activité : créations audiovisuelles / créations sonores / arts plastiques / spectacles vivants dans leur relation aux nouvelles scénographies / environnements virtuels en immersion/ performances et actions artistiques en ligne / webcastings…

D’octobre 2002 à juin 2004 elle est responsable, à la Gaîté Lyrique http://gaite.arscenic.org de la coordination générale du projet de préfiguration du futur centre d’art numérique parisien dédié à la création numérique et aux musiques actuelles, mission confiée à Pierre Bongiovanni par le Maire de Paris, Bertrand Delanoé avant la réalisation des travaux du nouveau bâtiment. (fin des travaux prévue en 2007)

Anne Roquigny développe aujourd'huile projet de performances web WJs http://www.wj-s.org.

Elle co-coordonne également avec Peter Sinclair et Jérôme Joy le projet Locus Sonus un laboratoire de recherche en art audio (audio en espace, audio en réseau). Ecole supérieure d'Art d'Aix en provence, Ecole nationale d'art de Nice Villa Arson.


Webographie

http://www.roquigny.info

http://www.wj-s.org



Jean-Paul Ponthot


http://locusonus.org/documentation/img/SYMP6/ponthot.jpg Directeur de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence. Jean-Paul Ponthot est directeur de l’École d’Art d’Aix-en-Provence depuis 1998. Dès 1986, il entame une réflexion sur les musiques de traverses et sur la manière dont le son crée des rencontres éclectiques avec d'autres formes. Depuis 2000, afin de répondre à la demande des artistes, collectifs et étudiants-artistes de plus en plus ouverts sur les pratiques sonores innovantes, aux confluents de la création en réseau, les installations, les dispositifs multimédia et les arts visuels, il lance via l'École d'Art d'Aix en Provence une réflexion sur un post-diplôme dédié à l'art audio, Locus Sonus.

"L’autonomie d’une classe d’objets appelée son n’a fait qu’augmenter depuis la fin du XIXème siècle et tout au long du XXème siècle. Et dans cette classe d’objet le concept de bruit n’a cessé d’évoluer. Le bruit : ce son que l’on ne veut pas entendre n’a cessé de s’enrichir et de se révéler dans sa polysémie, dans un environnement de pratique de production d’objet et de réception en permanente mutation. Si nous n’entendons pas les bruits de la même manière,désormais nous ne les écoutons pas non plus de la même manière. Car le bruit a désormais une histoire et une esthétique et l’écoute devient une discipline nouvelle. « Je n’ai jamais écouté aucun son sans l’aimer : le seul problème avec les sons c’est la musique » John Cage." (résumé conférence "Idéologie du Bruit", donnée lors du Sonotorium #1, 2008).


Webographie

http://www.ecole-art-aix.fr/